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En Amazonie brésilienne, la photographe Ana Mendes réalise un documentaire pour visibiliser les femmes des communautés ribeirinhos et valoriser leur rôle dans le développement de leur région. Les femmes et leurs enfants sont initiés à la peinture, à la photographie et à la poésie, pour produire des œuvres qui disent leur culture et leur rapport à leur environnement.
Açaï, sur le chemin des femmes
Qui ne connait pas l’açaï ? La petite baie pourpre, fruit du palmier d’Amazonie, est consommée par les populations amazoniennes depuis les temps précolombiens. Depuis une quinzaine d’années, elle l’est aussi par les Européens, Américains, Japonais en quête de vitalité, qui l’apprécient pour ses propriétés antioxydantes et ses effets boostant de superaliment. L’açaï est désormais le produit non ligneux dont la valeur de production est la plus élevée au Brésil, et le marché est en constante expansion.
Les baies d’açaï sont récoltées par les communautés ribeirinhos, ou « peuples des rivières » (du portugais, « ribeira », la rive). Les femmes ribeirinhos sont au cœur de la filière. Elles grimpent au sommet des palmiers – des arbres qui peuvent atteindre 20 mètres de hauteur ! – à l’aide d’un anneau de tissu passé autour des pieds, qui permet de prendre un meilleur appui, la machette à la ceinture. Au-delà de la récolte, elles assurent aussi la transformation des baies en pulpe, et parfois leur commercialisation. Elles jouent ainsi un rôle essentiel pour l’économie de leur foyer, de leur communauté et de leur région. Ce rôle est peu valorisé, voire invisibilisé.
L’État du Para, premier producteur mondial d’açaï
femmes productrices d’açaï et leurs familles impliquées
Indice de développement humain pour cette région, soit le score le plus bas du pays
Avec Metis, la photographe Ana Mendes réalise un documentaire photographique et sonore sur le quotidien des femmes productrices d’açaï, à Igarapé-Miri et Cametá, les deux principales municipalités productrices de l’État du Pará – d’où provient 90 % de l’açaï d’Amazonie.
Le documentaire valorise le rôle des femmes dans la culture de l’açaï, et met en valeur sa filière durable, en écho à une étude menée par l’Institut de recherche environnemental de l’Amazonie (Ipam). Il met en lumière la culture des peuples ribeirinhos, en rappelant les menaces qui pèsent sur eux, entre isolement, précarité et déforestation.
En parallèle, l’association Fotoativa anime pour ces femmes et leurs familles des ateliers de pratique artistique, qui mêlent initiation à la photographie, à la peinture et à la poésie. Par la pratique artistique, les femmes peuvent également se raconter différemment, et porter sur leur activité un regard nouveau.
Les photographies de Ana Mendes et les productions réalisées pendant les ateliers sont rassemblées lors d’une exposition à Cameta et Igarapé-Miri, puis à Belém et Brasilia.