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Au Nigéria, les plasticiennes Ikegwuonu Chidimma Urunwa et Uche Uguru animent des ateliers artistiques auprès d’enfants déscolarisés. La pratique du dessin et de la peinture leur permet d’exprimer leurs émotions, et de restaurer leur confiance en eux. Metis les accompagne vers une scolarisation pérenne.
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Au Nigéria, la pauvreté généralisée et les coûts prohibitifs liés à l’éducation contraignent un nombre croissant de parents à retirer leurs enfants du système scolaire, dès le plus jeune âge. En 2021, 18,5 millions d’enfants sont déscolarisés – dont 60% sont des filles. Les jeunes déscolarisés ont abandonné l’idée de retourner un jour à l’école, et considèrent que l’éducation ne leur est pas destinée. Ils ont, pour beaucoup, perdu le goût d’apprendre. Les conséquences de cette déscolarisation sont dévastatrices : elle compromet le développement individuel des enfants, mais aussi le développement économique et social du pays.
millions d’enfants déscolarisés au Nigéria
enfants accompagnés pour une scolarisation pérenne
Confrontée très jeune aux discriminations liées à sa condition de femme, la plasticienne Ikegwuonu Chidimma Urunwa considère sa pratique comme un plaidoyer en faveur de l’égalité des sexes et pour l’accès à l’éducation. Uche Uguru use de divers médiums tels que l’encre, le crayon, l’acrylique, l’huile, l’aquarelle et le pastel – mais sa prédilection pour le collage lui vaut le surnom de « Reine du collage » dans les sphères artistiques nigérianes. Ensemble, les deux jeunes artistes nigérianes ont souhaité mobiliser les arts pour encourager 30 enfants des rues de Abuja à retourner à l’école.
Pendant six mois, elles animent 30 ateliers pour 20 filles et 10 garçons issus des quartiers précaires de Mpape et de Jahi. Elles leur enseignent les techniques du dessin, de la peinture et du collage, et les invitent à travailler sur leurs peurs, leurs rêves et leurs aspirations. Les ateliers coanimés par une psychologue sont un espace d’expression, où les enfants sont écoutés.
Les œuvres réalisées par les enfants sont exposées à Abuja et mises en vente aux cotés de celles des deux artistes. Les fonds récoltés participent au financement des frais de scolarité des enfants, qui à l’issue des ateliers, sont retournés sur les bancs de l’école – et ont retrouvé la confiance nécessaire pour poursuivre leurs études.
En parallèle, un fonds de rescolarisation est débloqué par l’AFD afin d’assurer le financement de la scolarité des enfants participants sur le long terme. Les enfants sont toujours suivis par une psychologue, et un dialogue étroit avec les équipes enseignantes est engagé pour s’assurer de la poursuite de leur scolarité.
Un film documentaire a été réalisé par l’ONG Girls Voices, qui forme de jeunes nigérianes aux métiers de l’audiovisuel. Sa diffusion à l’Institut français du Nigéria et dans plusieurs salles du pays permet d’engager le débat sur les problématiques d’éducation.