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La biologiste Wendy Foden, l’artiste Hannelie Coetzee, et douze eco-rangers du Parc national d’Agulhas conçoivent ensemble une sculpture qui témoigne de l’extinction des espèces et de l’impérieuse nécessité de préserver la biodiversité.
End of the road
Situé à l’extrémité sud du continent africain, le Parc national d’Agulhas constitue un sanctuaire exceptionnel pour la faune et la flore. Il joue également un rôle essentiel d’un point de vue économique en stimulant l’activité touristique. Alors que le changement climatique s’intensifie, êtres humains, plantes et animaux fuient vers d’autres régions, en quête d’environnements plus accueillants. De nombreuses espèces achèvent leur périple migratoire au Cap Agulhas, qui constitue un finistère – il est en cela un lieu symbolique très puissant.
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Wendy Foden est une biologiste sud-africaine, spécialiste de la conservation, connue pour son travail sur les impacts du changement climatique sur la biodiversité. Depuis 2016, elle dirige le Groupe de spécialistes du changement climatique de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Hannelie Coetzee est artiste visuelle et chercheuse honoraire au Global Change Institute (Université de Witwatersrand). Les déchets industriels constituent la matière première de ses œuvres, qui prennent place dans des espaces naturels, dans des modes d’interventions immersifs, qui visent à renforcer l’engagement du public envers la nature.
Toutes deux, elles accompagnent douze jeunes eco-rangers dans le parc national d’Agulhas pendant trois jours d’immersion. Ensemble, ils échangent sur leurs préoccupations environnementales, et sur les possibles modes d’action et de résistance. Ils transcrivent ces premières idées, à travers des dessins, des sculptures et des poésies. De ces premières esquisses émerge une œuvre d’art monumentale, dont le titre « La créature la moins identifiable du Cap » fait allusion à l’idée d’extinction. Composée d’une ensemble de rochers sculptés et peints, elle est déposée à l’extrémité sud du parc. « Le travail est très subtil, parce que nous l’avons fait pour nous-mêmes, et pour le paysage. Je voulais qu’il soit suffisamment ouvert pour que le spectateur puisse décider par lui-même de quel type de créature il s’agit. (…) on ne sait pas s’il entre ou s’il sort de l’océan. Peu importe qu’il s’agisse d’un amphibien ou d’une créature terrestre. Il s’agit avant tout d’une créature imaginaire », explique Hannelie Coetzee.
Ensuite, les eco-rangers visitent trois écoles de la région pour discuter avec les élèves des questions environnementales et du changement climatique.
La sculpture est dévoilée au public lors d’un évènement festif qui rassemble une centaine de personnes, et au cours duquel est également diffusé un documentaire qui retrace le processus créatif, réalisé par les éco-rangers eux-mêmes.
Cette initiative a créé des opportunités de revenus durables : des visites guidées du parc centrées sur les enjeux climatiques sont organisées, qui se clôturent avec la sculpture, devenue, elle aussi, une attraction touristique à part entière.