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Entre l’Amazonie péruvienne et la forêt de Brocéliande, un dialogue artistique a lieu. Grâce à une résidence croisée, une conteuse et une photographe français rencontrent un conteur et un plasticien péruvien. Dans chaque forêt, avec les communautés, ils créent contes, œuvres et récitals qui se saisissent de la préservation des écosystèmes.
Ojo Verde
Le Pérou couvre une partie importante du nord-ouest de la forêt amazonienne. L’Amazonie, plus grande forêt au monde, qualifiée de poumon vert de la planète, est confrontée depuis les années 1990 à des importants problèmes de déforestation, qui entrainent de sévères pertes de biodiversité et contribuent au changement climatique. Elle est par ailleurs peuplée de nombreuses communautés, qui vivent directement ou indirectement par et pour la forêt, et portent une vision riche sur sa préservation, trop peu considérée dans les arènes du débat public mondialisé.
La forêt de Brocéliande, en Bretagne, est un espace sensible en même temps qu’une forêt archétype de principaux mythes occidentaux. Autour d’elle se discutent actuellement des options de réglementation territoriale, de protection de la forêt et de cohabitation des activités humaines.
millions d’hectares déforestés en Amazonie péruvienne
artistes mobilisés
forêts en dialogue
Metis initie des résidences croisées entre Amazonie et Brocéliande, qui permettent la rencontre et l’échange entre deux artistes péruviens et deux artistes français.
Côté français, la conteuse Jessica Moulinet a participé au projet. Originaire de la forêt de Brocéliande, elle puise son inspiration dans la spiritualité des peuples et mythes de la forêt, faisant résonner la tradition celtique dont elle est l’héritière. À ses côtés, Philippe Manguin photographe et graphiste installé en Brocéliande. Par sa pratique, il se réapproprie la forêt, ses landes, sa lumière, et raconte autrement les légendes de ce Pays. Ensemble, ils réalisent une résidence de trois semaines en Amazonie.
Côté péruvien, deux artistes ont été mobilisés. Christian Bendayan est un artiste plasticien, né dans la ville d’Iquitos, au cœur de l’Amazonie. Lauréat du Prix national de la culture du Pérou en 2012, il représente son pays dans diverses biennales et foires à travers le monde. Par ailleurs, il s’est donné pour mission de promouvoir l’art amazonien, à travers l’organisation d’expositions (au Musée d’art contemporain de Lima notamment), des séries documentaires et des publications. Rember Yahuarcani est peintre et activiste, issu du clan Aimeni, de la nation Uitoto, au nord de l’Amazonie péruvienne. Dans ses peintures, animaux, végétaux, hommes et esprits sont reliés les uns aux autres. Elles invitent le regardeur occidental à s’immerger dans la culture Uitoto, et à ressentir le monde à partir d’un système de pensée différent.
Ensemble, ils ont fait dialoguer leur pratiques, leurs modes de vie et leurs imaginaires.
Leur rencontre leur a permis un échange sur les traditions et mythologies liées à l’Amazonie et à Brocéliande, et une réflexion sur les liens entre les hommes et les forêts, sur la symbiose possible, et sûrement nécessaire à sa préservation.
Au Pérou et en France, ils ont mis en œuvre des ateliers créatifs, pour engager par le sensible les riverains des deux forêts dans une réflexion sensible sur leurs liens avec la forêt et avec le vivant, et sur les solutions pour sa préservation. Les participants, au Pérou et en France, ont pu exprimer les liens à la forêt, et prendre conscience que la problématique existe ailleurs.
A l’issue de ces résidences, récitals, contes, et expositions ont été présentés au public. Au Pérou, l’exposition s’est tenue à l’Alliance française de Lima.
La participation de l’Office de tourisme Destination Brocéliande a permis à ses membres d’enrichir leur regard sur la forêt et leur approche de la préservation de la forêt.